Le massif de la Tête de Chien abrite un écosystème particulièrement riche. Des observations faites par nos soins révèlent la présence de la nivéole de Nice sur les 23 000 mètres carrés du domaine des ex-maisons de France Télécom (PV de constats établi par un commissaire de justice qualifié huissier de justice). Cette présence, à proximité des maisons, n’était, à notre connaissance, jusqu’à présent pas répertoriée. Elle constitue une raison majeure qui justifie le bien fondé de l’action de communication et de protection que nous entreprenons. Les 3/4 du massif sont frappés par un arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB) depuis 2012 dit : « Falaises de la Riviera » zone 5 Tête de Chien. Et plus spécifiquement, un plan d’action national pour la préservation de la nivéole de Nice est applicable depuis Avril 2023.
La nivéole de Nice en tant qu’espèce végétale, peut-être vue comme une sentinelle qui témoigne de l’équilibre environnemental fragile mais aussi de la richesse de l’écosystème local. Le « Plan national d’actions 2022-2031 – En faveur de la nivéole de Nice et des Corniches de la Riviera – Agir pour la préservation des écosystèmes jusqu’aux gènes » est un programme du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires en faveur de la préservation des écosystèmes, des espèces, des populations et des gènes mis en place pour les secteurs de très haute valeur biologique où la nivéole de Nice est présente.


Voici comment ce plan d’action du Ministère caractérise la priorité portée à la nivéole de Nice : « Acis nicaeensis, espèce endémique des Alpes maritimes et en danger est arrivée en tête des espèces évaluées comme prioritaires pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan national d’actions (PNA) dans la liste hiérarchisée des espèces de flore établie par l’Office Français de la Biodiversité et le Muséum national d’Histoire Naturelle. »
Le plan d’action s’applique depuis Avril 2023, sans doute même depuis fin 2022 nous a-t-on communiqué. Avril 2023 correspond à la finalisation de son processus d’approbation et à la période pendant laquelle une enquête publique a été mise en œuvre.
La lecture du plan national d’action nous apprend que la nivéole de Nice est localisée sur un secteur géographique très réduit, compris entre le col de Vence et la frontière franco-italienne. On y dénombre aujourd’hui 43 populations de plantes présentes sur des sites restreints. Depuis les 150 dernières années, l’ampleur de l’urbanisation est sévère pour ces populations de nivéoles. Cette extension urbaine s’observe principalement le long du littoral. Elle a conduit à l’extinction de 11 populations.
Les actions proposées par le Ministère sont regroupées en trois axes : (1) Maintenir les espèces et les populations, préserver et restaurer les écosystèmes et les habitats, (2) Améliorer la prise en compte des enjeux biodiversité depuis les populations jusqu’aux écosystèmes et (3) Améliorer la concertation et la sensibilisation, favoriser l’accès à l’information et les échanges.
La zone littorale concentre la majeure partie de la population avec près de 427 874 habitants soit 39 % des habitants du département (source INSEE 2016). Cette extension urbaine a entraîné la disparition de la végétation à caractère naturel, notamment sur la frange littorale avec des pertes d’espèces végétales de la flore littorale variables et déjà conséquentes dès le début des années 1990 : Nice (-72%), Menton (-81%), Villefranche-sur-Mer (-35%), Roquebrune-Cap-Martin (-35%), les références scientifiques de ces estimations datent de 1994. Ces pertes pourraient être encore plus importantes aujourd’hui.
Notre littoral offre un atout pour le développement et la richesse des écosystèmes : En 2021, l’Inventaire National du Patrimoine Naturel, l’INPN, a estimé que 56 % des espèces de métropole étaient présentes dans les Alpes-Maritimes. Une grande diversité de microclimats caractérise son littoral. En raison de la proximité de la mer, des vents des zones littorales, des 70 % de degré d’hygrométrie moyen de l’air, en raison de la topographie aussi, les corniches de la Riviera sont riches de vie.
En contrepartie : 28 % des plantes endémiques sont menacées dans le Sud-Est de la France. Les zones de basse altitude sont les plus touchées, notamment les zones côtières, les prairies rocailleuses et les écosystèmes humides, mais les risques s’étendent désormais à tous les secteurs en raison de l’augmentation des activités humaines. «Face à ces menaces majeures, des mesures de protection in situ doivent être prises immédiatement» conclut le plan d’action du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires.